Revoir Paris

Récit de voyage – 23 au 26 mai 2009

Paris, c’est la ville où les pieds dansent des pavés aux trottoirs, où les baguettes se promènent sous les bras et où tout donne envie de chanter Trenet en se perdant pour de bon dans la foule des grands boulevards. Tout le monde parle queûme çâ, les euros sont pleins de couleurs et le métro compte au minimum 350 stations. C’est le paradis sur terre.

Vous comprendrez donc qu’à Paris, je suis de retour chez moi. Je connais cette rue, cette auberge, «Isa, c’est le MIJE!», je reconnais les quais, je veux plonger dans la Seine, «Isa, je te présente Notre-Dame», je m’exclame, je hoquète et je voudrais m’arrêter pour tout écrire dans mon carnet.

Je vois des hommes qui regardent par une fenêtre une clope à la bouche, des femmes qui se font promener par leur chien bien brossé et des cyclistes à califourchon sur un Vélib, bouteille de vin au panier. Comme toujours il y a cette rumeur persistante, jamais agaçante, cette symphonie de klaxons, d’accent tonique et de bruits de soucoupes, qui font penser à l’histoire sans fin de cette Ville lumière, qui pourtant a déjà eu sa grande noirceur.

Impossible de retracer tout ce que j’ai pu faire à Paris dans ces quatre jours de retrouvailles trop émues. Bien sûr, j’ai revu des sites incontournables : Notre-Dame (et mon cierge allumé), Saint-Séverin (pour la pluie d’avant), le Panthéon (de nuit), et bien sûr les bouquinistes des quais (ma photo). Mais il y a beaucoup plus de choses que je n’ai toujours pas vues ou faites; comme ce café à la terrasse du Flore, ce lever de soleil sur Montmartre, ou cette promenade dans le Bois de Boulogne. En fait, vous passeriez trois ans à Paris que vous vous demanderiez pourquoi diantre n’ai-je pas monté dans la tour Eiffel, point d’interrogation? Imaginez en une seule semaine. À Paris, c’est comme ça, il faut faire des choix.

Isabelle et moi avons innové pour ce grand périple de deux mois : nous avons fait du couchsurfing. Le principe? Aller dormir chez un parfait étranger, qui vous prête son sofa le temps d’une nuit – ou deux ou trois. C’est ainsi que nous avons connu Anthony et sa copine Flore, avec lesquels nous avons :

mangé de la raclette française dans un appartement de poupée après avoir fait l’aller-retour deux fois à la Gare de Lyon; discuté sur les marches de Sacré-Coeur en regardant Paris de nuit sans pouvoir ouvrir notre bouteille de vin faute d’un tire-bouchon; dormi jusqu’à midi pour avaler la nuit et le décalage horaire et la journée sans sommeil; fait une promenade à Vélib dans Paris pour se perdre sur le pont des Arts; pique-niqué dans le jardin du Luxembourg où j’ai goûté au brie et appris le tarot; rencontré d’autres couchsurfeurs au pied de la tour Eiffel illuminée de petits points blancs; et pris le métro de nuit où j’ai fait la bise à deux Estoniens trop coincés juste pour voir ce qu’ils feraient.

Après coup, nous avons passé deux jours chez Lena et Annette, deux Allemandes qui nous ont accueillies dans leur très très petit appartement du Quartier latin, à deux pas de la rue Mouffetard, la plus vieille rue de Paris. Isa et moi nous sommes fait plaisir dans le Jardin des Plantes et sa vieille ménagerie, dans la rue de la Huchette où j’ai discuté avec l’actrice vue en 2006 dans la 50e représentation de La Cantatrice chauve (!) et sur l’île Saint-Louis, où j’ai expliqué à des Australiens comment se rendre jusqu’à Notre-Dame.

Entre toutes ces péripéties, pensez que nous avons goûté à des dizaines de vins, de baguettes, de fromages et de ficelles au chocolat, le tout en se baladant sous les balcons dans les rues en point de fuite de la belle Paris. Dans cette ville qui suinte son histoire, se balader en regardant les plaques indiquant «Ici a vécu Victor Hugo» ou «Comédie Française» est un bonheur qui se cultive sur la pointe des pieds, avec une petite vague au coeur.

Photo
Les bouquinistes sur les quais de Paris, au bord de la Seine | Geneviève Tremblay

3 Commentaires

  1. Tu me donnes envie d’y retourner !! Surtout que dans ma vie, je n’y ai que passé un tout petit 24h. Autant dire que je n’y suis jamais allée….

  2. Moi, j’y suis jamais allé.

    Je dois absolument y aller une fois avant la fin de ma vie…

  3. Il faut vraiment que tu voyages un jour Alex… Fais-t’en un projet, un projet concret et réalisable. Et si tu veux justement le réaliser, tu vas sans aucun doute y arriver.
    Parole de soeur. :)

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